Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/161

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à ce qui est expressément marqué dans un de leurs prétendus St. Prophètes, où ce Prophète, parlant des plus grands crimes qui s’étoient commis dans la ville de Jérusalem et de la punition rigoureuse, qu’il disoit que Dieu en avoit faite, voici ce qu’il en dit, et comme il faisoit parler son Dieu, en cette occasion, au peuple même de cette ville. Consolez-vous, consolez-vous mon peuple, dit votre Dieu, consolez-vous ; dites à Jérusalem que le tems de sa malice est accompli, que son iniquité lui est pardonnée et qu’elle a reçue de la main de Dieu le double des châtimens qu’elle méritoit pour tous ses péchés[1] : Consolamini, consolamini, popule meus, dicit Dominus vester, loquimini ad cor Jerusalem et advocate eam quoniam completa est malicia ejus, dimissa est iniquitas illius, suscepit de manu Domini duplicia pro omnibus peccatis suis. Si les châtimens temporels, dont ce Prophète dit que Dieu punit pour lors les plus grands et les plus énormes péchés, que les peuples de cette ville auroient pû avoir commis, furent, suivant son dire et suivant même le dire de son Dieu, sensés être doubles de ce qu’ils avoient mérité par leurs péchés, ou si, pour mieux dire, ils furent doublement punis de leurs péchés, par les châtimens temporels que Dieu en auroit fait pour tous, et que pour cette raison leurs péchés leur furent entièrement pardonnés, ce n’étoit pas pour vouloir encore impitoïablement les punir éternellement, par les suplices effroïables d’un Enfer, tel que nos Christicoles nous le dépeignent. Leurs prétendus saints

  1. Isaïe 40. 1.