Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/173

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actions et tous les attouchemcns lascifs, mais aussi tous les désirs, toutes les pensées, tous les regards et tous les discours, qui tendroient volontairement à cette fin dans ceux et dans celles qui ne seroient point légitimement, comme j’ai dit, engagés dans le mariage, suivant ses loix et ses ordonnances. La troisième erreur de sa morale consiste en ce qu’elle aprouve et qu’elle recommande la pratique et l’observance de certaines maximes et quasi de certains préceptes, qui tendent manifestement au renversement de la justice et de l’équité naturelle, et qui tendent manifestement aussi à favoriser les méchans et à faire oprimer les bons et les foibles : car elle aprouve et recommande la pratique et l’observance de ces préceptes et de ces maximes du Christ, qui disoit et qui commandoit à ses disciples d’aimer leurs ennemis et de faire du bien à ceux qui leur feroient du mal ; qui leur recommandoit de ne point résister aux méchans, mais de souffrir paisiblement leurs injures et leurs mauvais traitemens, non seulement sans s’en venger, mais aussi sans s’en fâcher, sans en murmurer et sans s’en plaindre. C’est pourquoi il leur disoit encore, que[1] si quelqu’un les frapoit sur une joue, qu’ils devoient présenter encore l’autre[2] et que si quelqu’un leur ôtoit leur manteau, qu’ils devoient encore laisser prendre leur robe, etc. et ainsi, conformément à ces belles maximes, un[3] de nos fameux Christicoles auroit eu raison de dire, que la devise de l’homme charnel étoit de vaincre pour ne pas souffrir,

  1. Matth. 5 : 39.
  2. Luc. 6 : 32.
  3. Quesnel sur S. Joan Ch. 16. 1.