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l’Eucharistie. On ne devoit pas lui rompre aucun os, figure que les os de Jésus-Christ demeureroient entiers en la croix, sans en casser un seul. Enfin le peuple juif devoit célébrer tous les ans la Pâque et immoler cet agneau, en mémoire du passage de l’Ange et du passage qu’ils firent de la Mer rouge, figure que les peuples chrétiens célébreroient tous les ans leur Pâques spirituellement, avec l’Agnean divin Jésus-Christ, en mémoire de ce passage qu’ils ont fait des ténèbres la grâce et de l’état de la lumière, du péché à la grâce et de l’état de damnation à l’état du salut, lorsque le divin fils de Dieu les réconcilia à son Père, par sa mort. C’est ce que dit St. Paul,[1] puisque Jésus-Christ, dit-il, a été immolé pour être notre Agneau paschal, vous devez rejetter tout levain. Célébrons donc, dit-il, notre Pâque, non avec le vieux levain, ni avec le levain de la malice et de la méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité.

La colonne de feu,[2] qui conduisoit de nuit les Israélites dans le désert, figuroit le fils de Dieu, et la nuée, qui les conduisoit de jour, figuroit le St. Esprit, dit Orig. hom. 27, et de même que le feu éclaire de sa lumière, de même le fils de Dieu éclaire l’Esprit de ses vérités éternelles ; et comme la nuée couvre, de même le St. Esprit couvre les âmes de sa grâce. De là vient, qu’il est dit de la vierge Marie, que le St. Esprit la couvrit son ombre. Marie, soeur d’Aaron et de Moïse, étoit aussi une figure de la vierge Marie.

  1. Cor. 5. è.
  2. Exod. 13. 21.