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l’Ecclésiastique, mourir que d’être toujours dans l’indigence : melius est mori quam indigêre. Mauvaise vie, dit-il encore, d’aller de maison en maison, mendiant son pain : Vita nequam hospitandi de domo in domum ; c’est une vie malheureuse, dit-il[1], d’aller de maison en maison, parceque, dit-il, là où l’on est étranger, on n’oseroit ouvrir la bouche. Mon enfant, disoit-il, ne mène point une vie de mendicité, car il faut mieux mourir que mendier. La vie de l’homme, dit-il, qui s’attend à la table d’autrui, ne doit point être tenue pour une vie, car il se tourmente après les viandes d’autrui ; mais un homme sage et prudent s’en gardera bien ; car la mendicité, dit-il, n’est douce et plaisante qu’à ceux, qui n’ont point de honte ni d’honneur. Salomon[2], qui étoit le plus sage des hommes, ne demandoit à Dieu dans ses prières, que le nécessaire à la vie et le prioit de ne lui point donner des richesses excessives et de ne le point laisser tomber dans la nécessité de mendier, de peur, disoit-il, que l’abondance ne le rende orgueilleux et superbe, ou que la mendicité ne l’induise ou le contraigne à mal faire. Voilà des maximes bien différentes de celles de nos moines mendians, et elles font assez manifestement voir que c’est une erreur et un abus en eux de vouloir, comme ils le prétendent, faire consister la perfection de la vertu dans une lâche et honteuse mendicité.

À l’égard de toutes les diverses et ridicules formes et figures de leurs habillemens, il en faut faire

  1. Eccles. 40 : 29.
  2. Eccles. 29 : 31.