Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/227

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les autres comme frères et comme soeurs et par conséquent devroient vivre paisiblement et communément ensemble, n’aïant tous qu’une même ou semblable nourriture et étant tous également bien vêtus, également bien logés et bien couchés et également bien chaussés, mais s’apliquant aussi également tous à la besogne, c’est-à-dire au travail, ou quelqu’autre honnête et utile emploï, chacun suivant sa profession, ou suivant ce qui séroit plus nécessaire ou plus convenable de faire, suivant les tems ou les saisons et suivant les besoins que l’on pouroit avoir de certaines choses, et tout cela sous la conduite, non de ceux qui seroient pour vouloir dominer impérieusement et tiranniquement sur les autres, mais seulement sous la conduite de ceux qui seroient les plus sages et les mieux intentionnés, pour l’avancement et pour le maintien du bien public. Toutes les villes et autres communautés, voisines les unes des autres, aïant aussi, chacune de leur part, grand soin de faire alliance entr’elles et de garder inviolablement la paix et la bonne union entr’elles, afin de s’aider et de se secourir mutuellement les unes les autres dans le besoin, sans quoi le bien public ne peut nullement subsister et il faut nécessairement que la plupart des hommes soient misérables et malheureux.

Car 1o qu’arrive-t’-il de cette division particulière des biens et des richesses de la terre, pour en jouir par les particuliers, chacun séparément les uns des autres, comme bon leur semble ? Il arrive de là, que chacun s’empresse d’en avoir le plus qu’il peut, par toutes sortes de voies, bonnes ou mauvaises : car la