Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/257

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avarice ou à leur vengeance, selon que la passion les anime et les transporte.

Que ne font-ils pas pour avoir tout l’or et l’argent de leurs sujèts ; d’un côté ils imposent, sur divers faux et vains prétextes de nécessité, de grosses tailles, taillons, subsides et autres pareilles taxes par toutes les Paroisses de leurs dépendances ; ils les augmentent, ils les doublent, ils les triplent comme bon leur semble, sous divers autres vains et faux prétextes de nécessité. On voit presque tous les jours de nouvelles impositions, de nouveaux édits et de nouvelles ordonnances ou de nouveaux mandemens de la part des Rois ou de leurs premiers Officiers, pour obliger les peuples à leur fournir tout ce qu’ils leur demandent et à satisfaire à tout ce qu’ils exigent d’eux, et s’ils n’obéissent pas aussitôt, pour ne pouvoir assez habilement satisfaire à tout ce qu’on leur demande et pour ne pas pouvoir fournir assez tôt les sommes exorbitantes, auxquelles ils sont taxés, on envoïe aussitôt les Archers en campagne, pour les contraindre rigoureusement de païer ou de faire ce qu’on leur commande, on leur envoïe des Garnisons de soldats ou de quelques autres semblables canailles, qu’ils sont obligés de nourrir, de païer tous les jours à leurs fraix et dépens, jusqu’à ce qu’ils aient entièrement satisfait. Souvent même, de peur d’y manquer, on leur envoïe par avance des contraintes, avant que le tems de païer ne soit venu, de sorte que c’est toujours contraintes sur contraintes et fraix sur fraix pour les pauvres peuples ; on les poursuit, on les presse, on les foule, on les pille en toutes manières. Ils ont beau