Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/264

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nous le voïons présentement élevé, est l’abolition des Édits, le manquement de Foi, la violation des Sermens, qu’il a prêtés sur les Évangiles, pour tromper plus facilement ceux qui ont contracté avec lui, n’aïant jamais été religieux observateur de sa foi et de sa parole roïale, que lorsque son intérêt l’a demandé. En effet, continue-t’-il[1], si ce Prince porte le surnom de Grand, c’est pour avoir affoibli l’Empire et l’Espagne, c’est au préalable après avoir manqué de foi aux Traitéz, qu’il avoit fait avec eux. Si ce Prince est grand pour avoir extirpé les Huguenots dans son Roïaume, ce n’est qu’en annullant les Édits, qu’il avoit juré de maintenir, au jour de son sacre, en violant la foi des Privilèges, que lui et ses Prédécesseurs leur avoient si solemnellement donnés par tant de déclarations roïales, sous la foi desquelles ils ont vécu paisiblement pendant l’espace de plus d’un siècle et demi. Et enfin, dit-il, si le Roi est grand dans le Roïaume, par son Esprit et par ses intrigues galantes, c’est en faussant la foi conjugale. La Dame de Maintenon, concubine de ce Prince, étoit[2], dit cet auteur, comparée à la Déesse Junon, et étoit qualifiée par un Auteur de mignonne de Jupiter Bourbon. L’on n’entend, dit ce même Auteur, dans toutes les Provinces de France que des cris et des plaintes, à cause de la tirannie de l’usurpation, de la volerie et des rapines, qui s’exercent en France, qui ont réduit tous les habitans à la besace et les ont contrains de vendre leurs habits, pour se conserver à peine une che-

  1. Esprit de Mazarin, pag. 14.
  2. Ibid. pag. 44.