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tarit, le Roi qui ne peut être Roi tout seul et qui ne l’est que par ses peuples, s’anéantit lui-même peu à peu par l’anéantissement insensible des Peuples, dont il tire ses richesses et sa puissance ; son pouvoir absolu fait autant d’esclaves, qu’il y a de sujets, on fait semblant de l’adorer, on tremble au moindre de ses regards ; mais attendez la moindre révolution, cette puissance monstrueuse, poussée jusqu’à un excès trop violent, ne sauroit durer ; elle n’a aucune ressource dans le coeur des peuples ; elle a lassé et irrité tous les corps de l’Etat, elle contraint tous les membres de ce corps à soupirer avec une égale ardeur après un changement, au premier coup qu’on lui porte l’idole se renverse et est foulée aux piés[1]… Le Roi, qui dans sa vaine prospérité ne trouvoit pas un seul homme, qui osât lui dire la vérité, ne trouve pas dans son malheur un homme, qui daigne ni l’excuser, ni le défendre contre ses ennemis.




LVIII.


Il n’y a Rois, ni Seigneurs sur la terre, dit le Sr. de Comines, qui ait pouvoir outre son Domaine, de mettre un Dénier sur ses sujets, sans octroi et consentement de ceux, qui le doivent païer, si non par tirannie et violence. On pouroit répondre, dit-il, qu’il y a des saisons, qu’il ne faut pas attendre l’Assem-

  1. Télemaque.