Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/342

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pour le produire, comme on le suposeroit, en disant que l’être n’auroit pas toujours été. Puis donc que l’Etre est, et qu’il est évident qu’il est, il faut nécessairement reconnoître qu’il a toujours été, non-seulement il faut nécessairement reconnoître que l’Etre est et qu’il a toujours été, mais il faut encore nécessairement reconnoître que c’est l’Etre, qui est le premier principe et le premier fondement de toutes choses. Car il est évident que toutes choses ne sont nullement et véritablement ce qu’elles sont, que parce qu’elle sont l’Etre, et qu’elles sont elles-mêmes des participations de l’Etre, et il est clair et sûr que rien ne seroit, si l’Etre n’étoit point. D’où il s’en suit évidemment que l’Etre en général est, ce qu’il y a de premier et. de principal et de fondement en toutes choses ; et par conséquent que l’Etre est le premier principe et le premier fondement de toutes choses. Et comme l’Etre n’a jamais commencé d’être et qu’il a toujours été, comme on vient de le démontrer, et que d’ailleurs toutes choses ne sont que des diverses modifications de l’être, il s’en suit évidemment, qu’il n’y a rien de créé, et par conséquent, qu’il n’y a point de créateur. Toutes ces propositions-là se suivent et sont incontestables.