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LXIX.


LA POSSIBILITÉ OU L’IMPOSSIBILITÉ DES

CHOSES NE DÉPEND POINT DE LA VOLONTÉ, NI DE

LA PUISSANCE D’AUCUNE CAUSE.


Je vois bien que nos Déicoles ne manqueront pas de dire que l’être, qu’ils apellent immatériel et divin, n’a jamais commencé d’être et qu’il a véritablement toujours été, comme l’argument le démontre ; mais que l’être matériel et sensible n’a pas toujours été, et qu’il n’auroit même jamais été, ni pû être, si l’Etre immatériel et Divin ne l’eut créé. Mais il est facile de faire voir la foiblesse et la vanité de cette réponse. Premièrement elle est vaine, parce qu’elle supose sans preuve et sans fondement l’Existence d’un Etre qui est inconnu, qui est incertain et douteux, qui ne se voit et ne se trouve nulle part, et dont on ne sauroit même se former aucune véritable idée. Or l’Etre immatériel et divin, que la réponse supose, est un Etre qui est entièrement inconnu, qui est incertain et douteux, qui ne se voit et ne se trouve nulle part, et dont on ne sauroit même se former aucune véritable idée ; de plus elle supose sans preuve et sans fondement l’existence de cet Etre, car on défie de pouvoir donner aucune preuve solide et suffisante de son existence, comme on le fera voir plus amplement dans la suite : donc la susdite réponse est vaine. 2o. Elle est vaine, parcequ’étant absolument nécessaire de reconnoître l’éternité de quelqu’Etre, il