Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/36

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riquement, que de ce qui se fait maintenant dans la Religion Chrétienne et ne doivent s’entendre que de la Jcrusalem céleste, que de la puissance spirituelle de Jésus-Christ et de la redemption spirituelle des hommes, faites par les mérites prétendus infinis de sa mort et passion ; et même tout le peuple juif, selon la chair, n’étoit, suivant leur dire, qu’une figure des Chrétiens, qui sont, disent-ils, les vrais Israëlites, ou l’Israël de Dieu, comme dit leur grand S. Paul, de sorte que tout ce qui est dit littéralement de ce peuple et de toutes les grandes et magnifiques promesses de la part de Dieu, ne devroit s’entendre que spirituellement et allégoriquement que des Chrétiens et de ce qui se fait dans leur Réligion, si bien que, suivant cette doctrine de nos Christicoles, tout ce qui auroit jamais été dit et promis de plus beau, de plus grand, de plus magnifique et de plus avantageux, touchant la venue d’un prétendu si puissant Redempteur et touchant sa prétendue future possession et jouissance de tant de si grands et si inestimables biens, que Dieu auroit promis à son peuple d’Israël, qui étoit son peuple choisi et son peuple bien-aimé, se termineroit seulement à des biens imaginaires, à une Redemption imaginaire et à un vil et ridicule fanatisme, qui se seroit trouvé et qui se trouveroit encore maintenant dans le Christianisme, à l’occasion de quoi on auroit certainement bien raison d’apliquer ici ce qui est dit de ce tant renommé et si prodigieux enfantement prétendu d’une montagne, qui se termina seulement à la production d’une chétive souris. Parturiunt montes nascitur ridiculus mus.