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prophétiques. La terre promise, dont il est dit qu’elle étoit toute coulante de lait et de miel, pour marquer l’abondance de ses biens, n’étoit, suivant leur dire, qu’une figure de la vie bienheureuse, qu’ils espèrent dans le ciel, et qui est, comme ils disent, leur seule véritable Patrie. Tous les biens temporels, que Dieu promettoit aux juifs, n’étoient qu’une figure des biens spirituels de la grâce ou des récompenses éternelles du ciel, et comme aussi les menaces, qu’il leur faisoit, des châtimens temporels de cette vie, n’étoient qu’une figure des châtimens éternels de l’enfer. Les captivités, où les juifs furent réduits, n’étoient qu’une figure de la captivité du Démon et du péché, où étoient tous les hommes. La délivrance promise de leur captivité, n’étoit qu’une figure de la délivrance spirituelle de la captivité du Démon et du péché. Le puissant Redempteur, qui leur étoit promis, comme un très-puissant prince et Seigneur, qui domineroit sur la terre, n’étoit, suivant leur dire, qu’une figure de Jésus-Christ, dont la puissance spirituelle a délivré tous les hommes de cette captivité du Démon et du péché, où ils étoient réduits. La Jerusalem terrestre, qui devoit être à tout jamais glorieuse et si triomphante, n’étoit aussi, suivant leur dire, qu’une figure de la Jerusalem céleste, où ils prétendent que toutes sortes de biens se trouvent en abondance, de sorte que tout ce qui est dit dans les prophètes, ou dans la loi de cette Jerusalem terrestre, ou de ce puissant redempteur qui étoit promis, ou même des sacrifices et des cérémonies, qui se faisoient en ce tems-là, ne devoient s’entendre figurativement et allégo-