Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/39

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claires lumières de la raison, pour voir si je ne me trompois pas moi-même : Car la raison naturelle est le seul chemin, que je me suis toujours proposé de suivre dans mes pensées, étant celui qu’il me paroit évidemment que chacun devroit toujours suivre, pour ne pas marcher aveuglément, comme on fait dans des chemins et dans des Païs, que l’on ne connoit pas ; et plus j’y ai passé, plus ai-je trouvé de quoi me confirmer dans mes pensées.

Comme donc les susdites promesses et prophéties, prises dans le sens propre et naturel des paroles, n’ont point eu leur accomplissement ; et que de l’aveu même nos Christicoles, elles ne peuvent l’avoir eu que dans un sens spirituel, allégorique et mistique, qui n’est dans le fond, qu’un sens étranger et un sens ridicule et imaginaire ; il s’en suit manifestement, que ces promesses et prophéties sont fausses, puisqu’elles ne sauroient être vraïes ou véritables que dans un sens, qu’elles n’ont point en elles-mêmes et qui dans le fond n’est qu’imaginaire. Et si ces promesses ou prophéties se trouvent fausses dans un sens littéral, qui leur est propre et naturel et qui est le seul propre et véritable sens, il est clair et évident, qu’elles ne viennent point de Dieu, et qu’elles ne peuvent, en aucune manière, servir de preuves, ni de témoignages assurés de la vérité d’aucune Réligion, non plus que les prétendus miracles, dont j’ai ci-devant parlé ; et tous ces prétendus motifs de crédibilité, sur lesquels nos Christicoles prétendent fonder la certitude de la vérité de leur Religion, n’étant d’aucun poids, ni d’aucune autorité, pour prouver ce qu’ils pré-