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dans toutes les autres Déesses, qu’ils adoroient ? Il leur auroit certainement été aussi facile, de dire cela de leurs Dieux et de leurs Déesses, qu’aux Chrétiens de le dire de leur Jésus-Christ. D’un autre côté, si la Divinité avoit bien voulu s’incarner et s’unir hypostatiquement, comme disent nos Deichristicoles, à leur nature humaine, dans leur Jésus-Christ, que savent-ils, si cette même Divinité n’auroit pas bien voulu aussi s’incarner et s’unir hypostatiquement à la nature humaine, dans ces grands hommes et dans ces admirables femmes, qui par leurs vertus, par leurs belles qualités et par leurs belles actions ont excellé par dessus le commun des hommes, et se sont fait ainsi adorer comme des Dieux et comme des Déesses ? Certainement la Divinité auroit pu aussi facilement s’incarner dans les Dieux des Païens, comme dans le Christ des Chrétiens. Et si nos Deichristicoles ne veulent pas croire, que la Divinité se soit jamais incarnée dans ces grands personnages, pourquoi veulent-ils nous faire croire, qu’elle se seroit incarnée dans leur Christ ? Quelle raison et quelle preuve en ont-ils ? Point d’autre que leur foi et que leur croïance aveugle, qui est, comme j’ai dit, un principe d’erreurs, d’illusions et d’impostures, et qui étoit dans les Païens, également comme dans eux, ce qui fait manifestement voir, qu’ils sont à deux de jeu à cet égard, et qu’ils sont également dans l’erreur, les uns comme les autres.

Mais ce qu’il y a en cela de plus ridicule dans le Christianisme, que dans le Paganisme, c’est que les Païens n’ont ordinairement attribué la Divinité, qu’à de grands hommes et à de grands personnages, comme