Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/57

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à des Empereurs, à des Rois, à de puissans Princes, ou à des personnes, qui ont excellé en quelques vertus, en quelques belles et rares perfections, qui ont, par exemple, inventé les sciences et les arts, qui ont rendu quelques signalés services au public, ou qui ont fait quelques grandes et généreuses actions ; mais nos Deichristicoles, à qui attribuent-ils la Divinité ? À un homme de néant, qui n’avoit ni talent, ni esprit, ni science, ni adresse et qui étoit tout à fait méprisé dans le monde. À qui l’attribuent-ils ? Le dirai-je ? Oui je le dirai, ils rattribuent à un fou, à un insensé, à un misérable fanatique et à un malheureux pendart.

Oui, mes chers amis, c’est à un tel personnage, que vos Prêtes et vos Docteurs attribuent la Divinité ; c’est un tel personnage, qu’ils vous font adorer comme votre divin Sauveur et Redempteur, lui qui ne s’est pu sauver lui-même du supplice honteux de la croix. Car ce Jésus-Christ, qu’ils vous font adorer comme un Dieu fait homme, n’étoit, suivant même le portrait, que nous en font les Evangélistes et ses disciples, qu’un misérable fanatique et un malheureux pendart, qui a été attaché et pendu en croix, que l’on pouroit, pour cette raison, dire avoir été maudit de Dieu et des hommes, suivant ce qui est écrit dans leurs propres livres, que maudit de Dieu, celui qui est pendu en croix, maledictus a Deo est qui pendet in ligno[1]. Il n’est pas besoin que je prouve, qu’il n’étoit qu’un homme vil et méprisable dans le monde, car,

  1. Deut. 21. 23.