Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/75

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épines étant cruës, l’étoufèrent. Enfin l’autre partie tomba, dit-il, dans une bonne terre et raporta du fruit au centuple[1], un des grains, dit-il, en rendoit cent, l’autre 60[2]. Et en disant toutes ces belles choses, il crioit tout haut ces paroles : que celui qui a des oreilles entende bien ce que je dis : Haec dicens clamabat, qui habet aures audiendi audiat. Un jour, comme il prêchoit dans le temple de Jérusalem, les Juifs, par railleries, faisoient semblant d’admirer sa doctrine, et croyant qu’ils l’admiraient véritablement, il leur dit ces paroles : ma doctrine n’est pas ma doctrine, mais la doctrine de celui qui m’a envoïé. Moïse, leur disoit-il, vous a donné une loi et pas un de vous n’observe cette loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir[3]. Les Juifs, étonnés de ces dernières paroles, lui dirent, tu es fol ou tu es possedé du Démon, qui est ce qui a cherché à te faire mourir ? Et comme il continuoit de les prêcher en sa manière, et voïant aparemment que les Juifs ne faisoient pas grand état de l’entendre, ni de l’écouter, il se mit à crier tout haut dans le temple ces paroles-ci : Eh vous me connoissez bien, et vous savez bien d’où je suis, et je ne suis pas venu de moi-même[4], mais celui qui m’a envoïé est véritable et vous ne le connoissez point, mais pour moi je le connois, parce que je viens de lui, et que c’est lui qui m’a envoïé. Une autre fois il leur disoit encore ceci : en vérité, en vérité, je vous dis, que si quelqu’un

  1. Matth. 13. 3.
  2. Luc. 8. 8.
  3. Joan. 7. 16. 20.
  4. Joan. 7. 28.