Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/74

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j’ai l’ame troublée. Que dirai-je donc, mon Père délivrez-moi de cette heure et glorifiez votre nom. Que vos reins soient ceints, leur disoit-il[1], et que vos lampes soient toujours allumées entre vos mains, étant en cela semblables à des hommes, qui attendent que leur maître vienne des noces, afin de lui ouvrir promptement la porte, lorsqu’il arrivera et qu’il frapera à la porte. Si quelqu’un vient à moi,[2] disoit-il, aux troupes qui le suivoient, si quelqu’un vient à moi, et qu’il ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfans, ses frères et ses soeurs, et sa propre âme, il ne peut être mon disciple, quiconque ne porte pas sa croix (ou sa potence) et ne me suit pas, ne peut être mon disciple, C’est une bonne chose que le sel, leur disoit-il, mais si le sel devient insipide, avec quoi le salera-t’-on ?  [3] Que celui, qui a des oreilles pour entendre, m’entende, disoit-il, qui habet aures audiendi audiat etc. Ne voilà-t’il pas de belles prédications pour une sagessetoutedivine et éternelle. Voici encore comme il prêchoit. Un semeur, disoit-il, sortit un jour de sa maison, pour aller semer son grain ; lorsqu’il semoit, une partie du grain, dit-il, tomba sur le bord du chemin, et les oiseaux du ciel vinrent, qui le mangèrent aussitôt ; une autre partie, dit-il, tomba sur des pierres, où il y avoit peu de terre, où elle poussa, mais comme la terre n’étoit pas profonde, le soleil s’étant levé, elle fut brûlée et devint sèche, parce qu’elle n’avoit point de racine ; une autre partie, dit-il, tomba sur des épines, et les

  1. Luc. 12. 35.
  2. Luc. 14. 26.
  3. Ibid. v. 35.