Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/87

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connus, quoique nous soïons connus, comme des hommes que l’on châtie et qui sont toujours prêts de souffrir la mort. Souvenez-vous, disoit-il, en parlant à ses confrères Chrétiens, souvenez-vous de ce prémier tems, auquel, après avoir été baptisés, vous eûtes de grands et rudes combats à soutenir ; étant d’une part exposés aux oprobres et aux afflictions, et de l’autre sentant la douleur de ceux que l’on traitoit de la même sorte : car vous avez compati, leur disoit-il, à ceux qui étoient dans les chaines et vous avez souffert avec joie, que l’on vous ravit vos biens, sachant que vous aviez des biens incomparablement plus grands et qui ne périront jamais. Et le même Apôtre, parlant de ceux qui étoient morts dans les persécutions, il disoit : les uns ont été tourmentés sur des chevalèts, d’autres ont souffert les oprobres, les fouëts, les liens, la prison, d’autres ont été lapidés, sciés, tentés et passés par le fil de l’épée, d’autres ont été errans ça et là, vêtus de peaux de brébis et de chèvres, étant pauvres, affligés et maltraités. D’autres se sont retirés dans les déserts, sur les montagnes, dans des antres et dans les cavernes de la terre… etc. Voilà des témoignages, qui sont bien contraires à tout ce que les anciens prétendus prophètes avoient prédit de si glorieux et de si avantageux pour les peuples, lorsque leur prétendu Messie et libérateur viendroit les délivrer de leur captivité, mais ils montrent bien évidemment aussi, que le Christianisme n’étoit et ne passoit dans son commencement que pour une folie et pour un vil et méprisable fanatisme ; car pourquoi les prémiers Chrétiens étoient-