Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/14

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de lui-même ? Cela n’est pas concevable, cela ne peut être. Ce ne pouroit être avec division de lui-même ; car il est assez évident que rien ne peut être divisé de soi-même et demeurer toujours dans son entier ; il faudroit néanmoins que cet Etre tout-puissant, qui pénétreroit ainsi tous les autres êtres, fût autant de fois divisé de lui-même, qu’il y auroit de substances différentes, ou même autant de fois qu’il y auroit d’atomes séparés les uns des autres dans toute l’étendue de la matière. Or que peut-on imaginer de plus vain, de plus ridicule et de plus absurde que cela ; il faut vouloir fermer les yeux à toutes les lumières de la Raison pour pouvoir se laisser persuader telles choses.

Mais comment est-ce encore qu’une pénétration si générale et si intime et qu’une si souveraine force et puissance d’agir ne se feroient point sentir, ni apercevoir nulle part ? Il faudroit assurément que la substance de cet être, qui pénétreroit ainsi tous les autres fût bien fine, bien déliée et bien subtile, puisqu’elle si imperceptiblement et s’insinueroit glisseroit et se si insensiblement partout, sans tenir aucune place nulle part, et sans se faire sentir, ni apercevoir en aucun endroit. Mais comment est ce encore force de sa puissance pourroit être si souveraine et si efficace, puisqu’il n’y a personne qui la puisse sentir de sa force. Il est l’impression sentir puisse qui ou visible, pour peu d’attention qu’on y fasse, que toutes imaginations creuses des choses-là sont que ne ces et des chimères, qui, surpassent non seulement toute intelligence, mais aussi toute possibilité ; et il faut,