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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

VINTIMILLE.

Faire sauter un quartier de Paris ? Mais c’est de l’héroïsme ! — Non, ma foi, c’est trop ridicule ! On ne peut faire cela que quand on croit à quelque chose. Mais pour rien, c’est absurde. Il faut être bon joueur, et ne pas renverser l’échiquier, quand on perd.

DE LAUNEY.

Mais que faire ?

LES INVALIDES.

Capituler !

DE LAUNEY.

Jamais ! Jamais !… Le Roi m’a confié la Bastille. Je ne la livrerai pas !

Il veut rentrer. — Les Invalides le prennent à bras le corps.
LES INVALIDES, à Vintimille.

Monseigneur, commandez-nous !

VINTIMILLE, froidement.

M. le Gouverneur est malade. Conduisez-le dans ses appartements, et prenez soin de lui.

DE LAUNEY, se débattant.

Traîtres ! Lâches !

On l’emmène.
VINTIMILLE, à part.

J’ai été un sot de me laisser prendre dans ce guêpier. — Rien à faire. Il s’agit de tirer sa carte du jeu le plus galamment possible. — Haut. Monsieur de Flue…

DE FLUE.

Que voulez-vous ?

VINTIMILLE.

Rédigeons, s’il vous plaît, le texte de la capitulation.

DE FLUE.

Des écritures ? merci, je ne m’en mêle point.

Il lui tourne le dos.
Vintimille écrit, appuyé sur un canon.