cœur, vous verrez si les portes des prisons ne s’ouvriront pas d’elles-mêmes !
Pour qui ?
Pour les tyrans.
Ô bergère imprudente, comme tu gardes mal tes moutons ! … « Vite à la bergerie ! » Écoute donc ta chanson.
Lucile a raison : il faut lutter. C’est à nous de diriger la Révolution, que nous avons faite. Cette voix n’a pas encore perdu son pouvoir sur la foule. Il a suffi de parler pour envoyer les enragés à la guillotine. Jamais, nous n’avons été plus forts, poursuivons nos succès : le Luxembourg n’est pas plus difficile à prendre que la Bastille. Nous avons terrassé neuf siècles de monarchie ; nous viendrons bien à bout d’un comité de gredins, qui ne tiennent leur pouvoir que de nous, et qui osent en user pour mettre la Convention et la France en coupe réglée.
Les scélérats ! S’ils se contentaient d’assassiner ! Mais non. Ils ont impliqué Fabre dans les concussions et les rapines de la Compagnie des Indes ; ils ont inventé ce conte invraisemblable, cette histoire de Juifs, de banquiers allemands achetant notre ami pour corrompre l’Assemblée. Ils savent qu’ils mentent ; mais leur conscience ne serait pas satisfaite, s’ils ne commençaient par salir leur ennemi avant de le tuer.
Nous avons des ennemis vertueux : c’est une consolation, quand on est égorgé, de l’être au nom des bons principes.