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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

DANTON.

Oui, lis-les, ose les lire au peuple ; qu’il juge de quel côté sont ses amis !

LE PRÉSIDENT.

Je les ai suffisamment désignés ; il ne convient pas de donner un retentissement nouveau à des paroles dangereuses.

DANTON.

Dangereuses pour qui ? pour les bandits ?[P 1].

FOUQUIER.

Cette comédie est préparée d’avance ; nous allons passer outre.

CAMILLE, avec angoisse.

Je suis honteux,… je vous demande pardon à tous… Mais voici plusieurs nuits que je ne dors point ; les calomnies dont je suis victime m’ont bouleversé ; je ne suis pas maître de moi, et je sais mal parler. Qu’on me donne un instant de répit : j’ai une sorte de vertige[P 2].

FOUQUIER.

Nous n’avons pas de temps à perdre.

DANTON.

À quelle heure es-tu donc tenu de livrer nos têtes ? Ne peux-tu attendre, bourreau ?

PHILIPPEAUX.

Tu attendras Desmoulins ; vous n’avez pas encore le droit d’égorger les gens sans les entendre[P 3].


LE PEUPLE.
  1. Ah ! ah ! — La foule s’agite contente et curieuse.
  2. Une fille. — Défaites-lui donc sa cravate !

    La tricoteuse. — Ça, un homme ? C’est mou comme une tripe !

  3. Oui ! oui !