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DANTON

FABRE.

Tu sais qu’il est sensible et impressionnable : tu veux profiter d’une faiblesse pour l’égorger : tu ne le feras pas, nous vivant.

HÉRAULT, ironique.

C’est le duel de l’empereur Commode, qui, armé d’un sabre de cavalerie, forçait son ennemi à se battre avec un fleuret garni de liège.

LE PRÉSIDENT.

Silence !

LES QUATRE.

Silence, toi-même, bourreau ! Peuple, protège nos droits, les droits sacrés de la défense[P 1] !

Le peuple s’agite.
DANTON, frappant dans les mains de Desmoulins.

Allons, mon enfant, relève ton courage.

CAMILLE, encore très las, mais redevenu maître de lui, serre la main de Danton, lui sourit et se lève.

Merci, amis, mon inexplicable faiblesse se dissipe ; votre affection me ranime[P 2]. — Voilà ce que vous n’aurez jamais, monstres : l’amour d’amis tels que ceux-ci ! — Vous m’accusez d’avoir dit librement ma pensée ? Je m’en fais gloire. Fidèle à la République, que j’ai fondée, je resterai libre, quoi qu’il m’en coûte. J’ai insulté la liberté, dites-vous ? J’ai dit que la liberté, c’est le bonheur, c’est la raison, c’est l’égalité, c’est la justice. Voilà mes outrages ! Peuple, juge par là des éloges qu’ils réclament[P 3].

LE PRÉSIDENT.

Ne vous adressez pas au peuple.


LE PEUPLE.
  1. Bravo !
  2. Ah ! ah ! — Ils se poussent pour le voir.
  3. Bravo !