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LES LOUPS

D’OYRON, sarcastique.

Il croit que les hommes sont des leviers, et non des bêtes capricieuses qui dévient constamment de la route tracée.

TEULIER.

Les tiens peut-être : car tu leur donnes l’exemple du caprice et de l’indiscipline. Les vrais patriotes n’ont pas de volonté, ils ont celle de la nation.

D’OYRON.

Tu ne peux les empêcher de voir qu’ils vont à une défaite.

BUQUET.

Donne-moi des baïonnettes et du pain, et je me charge de traverser le monde !

TEULIER, à d’Oyron.

Ils n’ont rien à prévoir. Leur chef leur a dit de vaincre. Qu’ils s’arrangent pour obéir !

D’OYRON.

Le moyen de leur fermer les yeux !

VERRAT.

Soûle-les d’eau-de-vie, et fous-leur deux batteries au derrière.

TEULIER, mécontent, à Verrat.

Il y a d’autres moyens.

VERRAT.

Il faudrait se gêner ! Là-bas, ils donnent à leurs esclaves une boisson de belladone.

CHAPELAS.

Un mélange de sulfate et de soufre.

VERRAT.

Ils les rendent fous avant de les lancer contre nous.

D’OYRON, haussant les épaules.

Des gasconnades !