Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
305
LES LOUPS

VERRAT.

Depuis quand le traître était-il en correspondance avec les Prussiens ?

Le paysan, gémissant comme une vieille femme, s’affaisse, à moitié évanoui. Les officiers lui donnent des coups de botte.
VERRAT.

Rien à tirer de cette ordure. Il est à moitié mort de peur. Emportez-le, il ne ferait que gêner.

On traîne le paysan comme un sac
LES OFFICIERS, tumultueusement.

Ainsi, d’Oyron, d’Oyron, il correspondait avec eux ?

QUESNEL.

Oui, une lettre de l’état-major prussien. Le misérable nous trahissait depuis des semaines.

Tumulte furieux, où l’on ne distingue que des syllabes au milieu des cris frénétiques : — des gens hors d’eux, gesticulant et hurlant comme des fous.



Scène VIII

LES PRÉCÉDENTS, sauf le paysan. VlDALOT et BUQUET reviennent avec D’OYRON.
BUQUET, ouvrant la porte, et entrant le premier.

Il était tout près d’ici. Nous l’avons trouvé se promenant.

Quesnel fait signe au tumulte de s’apaiser. Le bruit s’arrête quelques secondes, juste le temps pour d’Oyron de prononcer deux phrases.
D’OYRON, surpris.

Que se passe-t-il donc ? Me voici, représentant.

Il est interrompu par une explosion d’injures.
D’OYRON, ne comprenant pas d’abord, puis pâlissant.

Quoi ? que dites-vous ?… Pardieu ! À Quesnel. Citoyen, fais-les taire ! Je te somme de les faire taire ! J’exige l’explication et le châtiment de ces injures. Aux officiers. Qu’un de vous sorte des rangs et ose répéter cela !