Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
LE 14 JUILLET

HULIN.

C’est Hulin.

VINTIMILLE.

Oui da.

Un instant de silence. Ils se regardent tous deux.
HULIN, à l’homme.

Laisse passer.

L’HOMME, criant, furieux.

Il a voulu m’acheter, acheter ma conscience !

VINTIMILLE.

Ta conscience ? Que veux-tu que j’en fasse ? Voilà une belle denrée ! Je paye pour les services qu’on me rend. Prends vite.

L’HOMME.

Je ne rends pas de services. Je fais mon devoir.

VINTIMILLE.

Alors pour payer ton devoir : que m’importe ?

L’HOMME.

On ne paye pas un devoir. Je suis libre !

VINTIMILLE.

Ce n’est ni ton devoir, ni ta liberté, qui te nourrira. Je n’aime pas les phrases. Allons, dépêche-toi. L’argent est toujours bon à prendre, pour quelque raison que ce soit. Ne fais donc pas de façons. Tu en meurs d’envie. Je sais bien que tu cèderas toujours, c’est une question de prix. Tu n’en as pas assez ? Combien veux-tu, homme libre ?

L’HOMME, qui a été plusieurs fois sur le point de prendre l’argent, se jette sur Vintimille. Hulin l’arrête.

Laisse-moi, Hulin, laisse-moi !

HULIN.

Paix !

L’HOMME

Non, il faut que je le tue !