Page:Le Tour du monde - 04.djvu/212

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encore son métier dans certains quartiers suspects, dans certaines églises reculées qu’on lui ouvre nuitamment ou dans la ville souterraine. Et là, dans les crises étranges que nous traversons, il cherche à soulever des insurrections et des guerres civiles. J’ignore si ce qu’on dit est vrai ; j’affirme seulement que c’est très-probable, mais il vaut mieux laisser cela.

Revenons à Polichinelle. Je ne me lasserai jamais de parler de lui, comme le peuple de ce pays ne se lassera jamais de l’aller voir. Tant qu’il y aura un dialecte à Naples, il y aura un Polichinelle. Vous connaissez le personnage : il porte une blouse, un pantalon et un bonnet blancs ; le bonnet pointu monte en pain de sucre. Un masque noir au nez crochu lui couvre la partie supérieure du visage. Il figure dans toutes les comédies des petits théâtres, et même dans les tragédies populaires. On joue au Sebeto la Guerre de Troie avec Pulcinella.

Antonino Petito, Pulcinella du théâtre San Cartino. — Dessin de Hadamard d’après une esquisse envoyée de Naples.

Dans les comédies pures, il joue le rôle qu’on veut, le plus souvent une sorte de Jocrisse. Il entre souvent au