NAPLES ET LES NAPOLITAINS,
VI
Je vous ai longtemps promené, monsieur, dans les rues ; peut-être voudriez-vous maintenant vous asseoir un instant dans quelque maison. Je ne demande pas mieux, bien que la maison n’existe guère à Naples. J’entends la maison fermée, triplement fermée, à l’instar de Paris, fermée dès la rue par une lourde porte qui ne s’ouvre la nuit, et quelquefois même le jour, que sur les sollicitations de la sonnette ; fermée à chaque étage par des fenêtres sans curiosité, qui ne soulèvent presque jamais leurs rideaux, fermée enfin par nos mœurs singulièrement réservées et cauteleuses. Ici, monsieur, nous n’avons rien de pareil.
D’abord les mœurs ne se cachent point, la vie est publique. En second lieu, les fenêtres ne se ferment pas ; il faut qu’il fasse bien froid ou bien chaud, que la pluie tombe ou le vent souffle bien fort pour qu’elles ne soient pas toutes ouvertes, hiver comme été, d’un bout de la ville à l’autre. Et devant la fenêtre est le balcon où la Na-
- ↑ Suite et fin. — Voy. pages 193 et 209