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vases de lotus, du même métal et d’un travail excellent. Les marches et le parvis de l’autel sont revêtus de larges dalles formant des lignes régulières. L’azur du ciel, la grande ombre de la statue, les tons sévères de l’airain, l’éclat des fleurs, la verdure variée des haies et des bosquets, remplissent cette retraite des plus riches effets de lumière et de couleurs.

L’idole du Daïboudhs, avec le socle qui la supporte, est haute d’environ vingt mètres. Elle est loin d’égaler en élévation la statue de saint Charles Borrommée, que l’on voit près d’Arona sur les bords du lac Majeur ; mais celle-ci laisse le spectateur aussi froid que s’il était placé devant un signal trigonométrique.

Temple central d’Hatchiman, à Kamakoura. — Dessin de Thérond d’après une photographie de Béato et une aquarelle de Wirgman.

On a utilisé, plus ou moins convenablement, l’intérieur de ces deux statues colossales. Les touristes d’Europe vont s’asseoir dans le nez du saint cardinal. Les Japonais descendent, par un escalier dérobé, dans les fondations de leur Daïboudhs, et ils y trouvent un paisible oratoire, dont l’autel reçoit un rayon de soleil par une ouverture dissimulée dans les plis que fait le manteau d’airain sur la nuque de l’idole.

Ce serait se livrer à des recherches oiseuses, que