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Page:Le conseiller des femmes, 7 - 1833.pdf/4

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esclaves ; alors encore et comme toujours, la loi du plus fort redevient

La meilleure ;
Je vais le prouver tout à l’heure.

Eh ! bien, nous, femmes ; nous que les hommes ne songent qu'à corrompre quand nous sommes jeunes ; nous dont des professeurs plus ou moins candides veulent faire des femmes fortes, en dépit de notre organisation incomplète ; nous que les préjugés, les lois concourent à écraser depuis le berceau jusqu’à la tombe. Nous sommes peut-être les seuls êtres de la création qui ayons à la fois, pour nous et pour le peuple, le sentiment clair et distinct des droits et des devoirs, tous inséparables.

Oui, le droit et le devoir sont inséparables pour les individus plus ou moins nombreux de l’espèce humaine réunis en société. Il en est parfois auxquels cependant on ne laisse que le devoir ; tel est le lot accordé aux femmes sur toute la surface du globe.

Ainsi, la femme tributaire de l’état par les impôts et par ses enfans, ne peut espérer de prendre aucune part aux affaires politiques ou administratives[1] ; repoussée comme témoin de tous les actes de l’état civil, elle n’est point apte à attester la naissance d’un nouveau citoyen ; mais, en dédommagement, sans doute, elle peut témoigner devant les tribunaux et jeter dans la balance de la justice le grain de sable qui va livrer à la prison perpétuelle ou bien au bourreau, un coupable, peut-être un innocent.

  1. Ce fait est tellement vrai qu'il nous a été impossible à nous, propriétaire et directrice du Conseiller des Femmes, d’éluder la loi qui veut : que tout journal périodique ait un gérant male. Note de la directrice.