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LE DERNIER.

Raymond fut frappé de cet anathème comme d’un coup de foudre. La surprise et la douleur le rendirent immobile.

Il n’en fut pas de même parmi les siens.

Leur agitation fut extrême ; un cri d’indignation se fit entendre des bords du Rhône à ceux de la Garonne. Tous firent appel aux armes, et chacun se sentait encouragé par la réciprocité et l’unanimité des résolutions.

Jamais la ville de Toulouse n’avait vu un aussi grand concours d’hommes de toutes les conditions, venant offrir leurs bras et leurs biens au prince dans la personne duquel tous se sentaient attaqués.

Le comte de Foix et le vicomte de Béziers ne furent pas les derniers à se présenter, eux qui dans le midi de la France étaient, après Raymond de Toulouse, les plus riches et les plus puissans.

Le premier, déjà mûri par les épreuves de la vie, avait acquis un grand renom dans la croisade d’outre-mer où il avait accompagné le roi Philippe ; l’autre, à peine âgé de 23 ans, était le neveu de Raymond,