Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
DES TRENCAVELS.

et avait néanmoins déjà guerroyé contre lui, avec l’aide du comté de Foix, au sujet de quelques domaines.

Dans ce péril commun, tous les petits sujets de querelle furent mis à l’écart. On ne vit plus qu’un ennemi à combattre, un fléau à conjurer.

Le palais de Raymond, appelé le château narbonnais, était situé sur la rive droite de la Garonne quand elle entre dans Toulouse. Ce prince y convoqua en parlement ses barons, ses chevaliers, et les bourgeois de la ville représentés par leurs capitouls. Il y fit l’exposé des préparatifs de la croisade, des prétentions des légats, et ne chercha point à dissimuler les dangers dont le pays était menacé par l’invasion d’une armée innombrable.

Le découragement et l’irrésolution se déguisaient faiblement dans son discours qui excita dans l’auditoire plus d’impatience que de frayeur.

Le comte de Foix prit la parole, et rassemblée devint silencieuse.

« Noble comte, » dit-il, « et vous, barons,