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LE DERNIER

vantage s’ils nous voyaient ensemble. J’irai la première trouver Philibert, et lui faire mes aveux, tu viendras après moi, et il nous entendra en commun. »

Adon ne répliqua point ; il se sentit le cœur serré et se mit à rôder dans un bois de châtaigniers, suivant des yeux Cécile qui descendait au village d’un pas mal assuré, en détournant la tête à chaque instant.

Dès qu’elle eut touché aux premières habitations, elle hâta sa marche vers le temple, et, après une courte prière, elle fit demander un entretien au pasteur. À peine avait-elle achevé le récit dont le fardeau pesait sur son cœur, qu’Adon arriva, et se jetant aux pieds de Philibert : « Mon père, » lui dit-il, « décidez de ma vie ou de ma mort, et, si je suis coupable, ne m’imposez pas une autre peine que celle de mourir, car je ne saurais supporter la vie sans Cécile. »

Philibert fut attendri, quelques larmes coulèrent sur ses joues vénérables et humectèrent sa barbe que les années com-