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LE DERNIER

L’un des vieillards portait en guise de bannière le livre des Évangiles.

Arrivés à la hauteur qui domine le village de Mercus, les hommes armés s’arrêtèrent et se formèrent en bataille. Les vieillards et Adon s’avancèrent seuls vers le village. Les flammes achevaient de dévorer le presbytère, et le toit de l’église, qui s’était, écroulé dans l’enceinte de ces murailles enfumées. On n’entendait d’autres clameurs que des chants religieux. Les incendiaires encore chargés de leurs armes, rangés sur plusieurs files, marchaient autour des édifices embrasés, et chantaient des pseaumes en langue vulgaire. Ils répétaient fréquemment ce verset ; « Levez-vous, Seigneur, et vengez votre cause(5) ! »

Les catholiques romains s’étaient enfuis avec leur curé, et les partisans de la réforme albigeoise s’étaient joints aux sectaires armés. Cyrille Jourdain, chef de ces fanatiques, était encore dans la force de l’âge ; une étoffe de laine grossière et brune lui servait de vêtement. Une corde ceignait