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DES TRENCAVELS.

envers ceux qui ne font avec nous qu’une même famille. »

Ce discours d’Adon enflamma tous les esprits ; chacun courut aux armes. Dans la rumeur de tous ces mouvemens, les catholiques reprennent courage, et plusieurs se disposent à se joindre aux bons hommes. D’autres, plus craintifs fournissent les armes qui étaient en réserve dans leurs maisons. Les vieilles lances, les hâches à deux tranchans à-demi couvertes de rouille, des javelots dont la hampe était sillonnée par les vers, furent déposés sous le grand ormeau de la place commune.

Ces instrument meurtriers furent distribués aux plus forts, aux plus aguerris ; les fourches, les broches, les coûtres de charrue servirent à armer les moins expérimentés. Les chasseurs d’isards remplirent leurs carquois de flèches légères, et marchèrent tenant leurs arcs à la main.

La troupe se mit en marche. Quatre vieillards et le jeune Adon la précédaient.