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DES TRENCAVELS.

déçue ; mais cette compensation m’est refusée. Il faut que ma Cécile passe en des mains étrangères ! Son enfance doit être livrée à tous les hasards de la vie orpheline ! Elle sera obsédée, par les soins de son père, de toutes les suggestions propres à la conduire dans un cloître. Si la Providence l’appelle à choisir ce genre de vie, je suis loin de la plaindre ou de m’en affliger ; mais je devine trop bien les tourmens qui sont les suites d’une vocation forcée, pour supporter l’idée que ma fille soit condamnée en naissant à vivre dans une prison, ou plutôt dans un tombeau. Aliénor, je t’en conjure, prends ma Cécile. Sers-lui de mère ; dérobe son enfance à toutes les recherches. Apprends-lui selon ton cœur à diriger ses pas et à choisir entre les divers sentiers qui traversent le champ de notre existence ; mais qu’elle puisse suivre librement celui qu’elle aura préféré ! Béatrix ajouta : Foulques est absent, il me sera facile de l’abuser sur le sort de sa fille ; je lui dirai que sa vie