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DES TRENCAVELS.

aimé Cécile. Et maintenant n’est-ce pas Cécile que j’aime en aimant ma mère ?

« Cécile ma sœur ! oui dans le ciel où nous devenons anges. Mais pendant ce pèlerinage de la terre, ce n’est point une sœur, c’est une compagne inséparable, une épouse que Dieu a réservée à l’homme, pour l’aider dans son labeur. »

« Et cependant, ajoutait-il, voilà qu’il me faut quitter Cécile et passer désormais, sans la voir et l’entendre, les jours, les mois, peut-être les années. Que sais-je ? aller chercher la mort dans les combats avant d’avoir vécu ? Voilà donc quelle est ma destinée ? Pauvre Adon, était-ce bien la peine de venir en ce monde ?

« J’aime Cécile. Celle qui m’a enseigné à aimer est sans doute faite pour aimer, et c’est moi qu’elle aime. D’où viendrait sans cela cet accord si parfait dans nos goûts, nos pensées, nos jugemens ? Si ce besoin d’aimer s’est fait le maître de ma vie, comment serait-il étranger à Cécile ?

« J’ai commencé à comprendre mon être