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LE DERNIER

en me sentant aimer ; Cécile ne peut comprendre autrement le sien. Elle n’éprouve aucun penchant pour la vie du cloître ; que faire sans amour en vivant parmi les hommes ?

« Nous sommes tous réduits à choisir entre n’aimer que Dieu, ou aimer avec Dieu un autre nous-même.

« Mon choix est fait, et celui de Cécile l’est aussi. Cécile a consenti à aimer, puisqu’elle a renoncé à s’ensevelir toute vivante. Il lui faut un chevalier, un protecteur, un ami ; et quel autre qu’Adon, peut être cet ami, ce compagnon de sa vie ?

« C’est à moi qu’il appartient d’être pour elle ce qu’est Raimbaud pour Aliénor. Cette mère adorée, qui ne dirait que Cécile est sa fille ? Mais elle ne l’est point, elle n’est pas ma sœur. Il faut donc qu’elle soit mon épouse.

« Cécile est l’image de ma mère ; l’une et l’autre ont été, pendant mes premières années, confondues dans mon amour. Maintenant je dois aimer Cécile, comme