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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/103

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les aventures de hassân al-bassri
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qu’il me faut aller, mais plutôt aux lieux où la Mère-des-Vautours [la Mort] a déposé son bagage ! » Et il fondit en larmes, la tête dans les tapis. Mais soudain il se releva, et dit à sa mère : « Allah m’envoie la pensée de retourner auprès des sept princesses qui m’appellent leur frère, pour leur demander le chemin des îles Wak-Wak ! » Et, sans plus tarder, il fit ses adieux à la pauvre mère, en mêlant ses larmes aux siennes, et remonta sur le dromadaire qu’il n’avait pas encore congédié depuis son retour. Et il arriva heureusement au palais des sept sœurs, dans la Montagne-des-Nuages.

Lorsque ses sœurs le virent arriver, elles le reçurent avec les transports de la félicité la plus vive. Et elles l’embrassèrent en poussant des cris de joie et lui souhaitant la bienvenue. Et lorsque vint le tour de Bouton-de-Rose d’embrasser son frère, elle vit, avec les yeux de son cœur aimant, le changement opéré dans les traits de Hassân et le trouble de son âme. Et, sans lui faire la moindre question, elle fondit en larmes sur son épaule. Et Hassân pleura avec elle, et lui dit : « Ah ! Bouton-de-Rose, ma sœur, je souffre cruellement, et je viens près de toi chercher le seul remède qui puisse alléger mes maux ! Ô parfums de Splendeur ! le vent ne vous apportera plus pour rafraîchir mon âme ! » Et Hassân, en prononçant ces mots, poussa un grand cri et tomba privé de sentiment.

À cette vue, les princesses effrayées s’empressèrent autour de lui en pleurant, et Bouton-de-Rose lui aspergea le visage d’eau de roses et l’arrosa de ses larmes. Et Hassân sept fois essaya de se relever,