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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/102

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les mille nuits et une nuit


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« … Tu vois, mon fils, que, malgré l’immensité de notre malheur, le désespoir ne doit pas encore entrer dans ton cœur, puisque tu peux retrouver ton épouse dans les îles Wak-Wak. »

À ces paroles de sa mère, Hassân sentit un espoir soudain rafraîchir les éventails de son âme, et, se levant à l’instant, il dit à sa mère : « Je pars pour les îles Wak-Wak ! » Puis il pensa : « Où peuvent-elles bien être situées, ces îles dont le nom ressemble à un cri d’oiseau de proie ? Sont-elles dans les mers de l’Inde, ou du Sindh, ou de la Perse ou de la Chine ? » Et, pour éclairer son esprit à ce sujet, il sortit de la maison, bien que tout parût noir et sans aboutissant à ses yeux, et alla trouver les savants et les lettrés de la cour du khalifat, et leur demanda, à tour de rôle, s’ils connaissaient les mers ou étaient situées les îles Wak-Wak. Et tous répondirent : « Nous ne le savons pas ! Et de notre vie nous n’avons entendu parler de l’existence de ces îles-là ! » Alors Hassân recommença à se désespérer, et retourna à la maison, la poitrine oppressée par le vent de la mort. Et il dit à sa mère, en se laissant tomber à terre : « Ô mère, ce n’est point aux îles Wak-Wak