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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/106

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les mille nuits et une nuit

lièrement une fois tous les ans. Et cet oncle s’appelait Abd Al-Kaddous. Et lors de sa dernière visite il avait donné à sa préférée, l’aînée des princesses, un petit sac rempli d’aromates, en lui disant qu’elle n’avait qu’à brûler un peu de ces aromates, s’il se présentait jamais quelque circonstance où elle crût avoir besoin de son secours. Aussi, lorsque Bouton-de-Rose l’eut tellement suppliée d’intervenir, l’aînée des princesses pensa que son oncle pourrait peut-être tirer le pauvre Hassân de son embarras. Et elle dit à Bouton-de-Rose : « Va vite me chercher le sac de parfums et la cassolette d’or ! » Et Bouton-de-Rose courut chercher les deux choses, et les remit à sa sœur, qui ouvrit le sac, y prit une pincée de parfum et la jeta dans la cassolette, au milieu de la braise, en pensant mentalement à son oncle Abd Al-Kaddous, et en l’appelant.

Or, dès que les fumées se dégagèrent de la cassolette, voici que s’éleva un tourbillon de poussière qui se rapprocha, et d’en dessous apparut, monté sur un éléphant blanc, le cheikh Abd Al-Kaddous. Et il descendit de son éléphant, et dit à l’aînée des sœurs et aux princesses, filles de son frère : « Me voici ! Pourquoi ai-je senti l’odeur du parfum ? Et en quoi puis-je t’être utile, à toi, ma fille ? » Et la jeune fille se jeta à son cou et lui baisa la main, et répondit : « Ô notre oncle chéri, voilà déjà plus d’un an que tu n’étais venu nous voir, et ton absence nous inquiétait et nous tourmentait. C’est pourquoi j’ai brûlé du parfum, pour te voir et être tranquillisée ! » Il dit : « Tu es la plus charmante des filles de mon frère, ô ma préférée. Mais ne crois point, parce que j’ai retardé cette année mon arrivée, que je t’aie ou-