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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/111

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les aventures de hassân al-bassri
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ton épouse Splendeur ? » Hassân répondit : « Je préfère mille fois braver les dangers de la mort, que de souffrir plus longtemps les tourments de l’absence ! » Le cheikh reprit : « Mon fils Hassân, n’as-tu point une mère pour laquelle ton absence sera une source inépuisable de larmes ? Et n’aimerais-tu pas mieux retourner auprès d’elle pour la consoler ? » Il répondit : « Je ne retournerai point auprès de ma mère sans mon épouse et mes enfants ! » Alors le cheikh Abd Al-Kaddous lui dit : « Eh bien donc, Hassân, pars sous la protection d’Allah ! » Et il lui remit une lettre où était écrite à l’encre bleue l’adresse suivante : « Au très illustre et très glorieux cheikh-des-cheikhs, notre maître, le vénérable Père-des-Plumes ! » Puis il lui dit : « Prends cette lettre, mon fils, et va où te conduira ton cheval. Il arrivera à une montagne noire, dont tous les alentours sont noirs, devant une caverne noire. Alors mets pied à terre et, après avoir attaché la bride à la selle, laisse entrer le cheval tout seul dans la caverne. Et tu attendras à la porte, et tu verras sortir un vieillard noir, habillé de noir, et noir partout, à l’exception d’une longue barbe blanche qui lui descend jusqu’aux genoux. Alors tu lui baiseras la main, tu placeras sur ta tête le pan de sa robe, et lui remettras cette lettre que je te donne pour te servir d’introduction auprès de lui. Car c’est lui le cheikh Père-des-Plumes ! Et il est mon maître et la couronne sur ma tête ! Et lui seul, sur la terre, peut t’aider dans ta téméraire entreprise ! Tu tâcheras donc de te le rendre favorable, et tu feras tout ce qu’il te dira de faire. Ouassalam ! »