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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/112

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les mille nuits et une nuit

Alors Hassân prit congé du cheikh Abd Al-Kaddous, et serra les flancs de son cheval bleu qui hennit et partit comme la flèche ! Et le cheikh Abd Al-Kaddous rentra dans la grotte bleue.

Or, pendant dix jours Hassân laissa aller le cheval à son gré, à une allure telle qu’il ne pouvait être devancé ni par le vol de l’oiseau ni par les tourbillons des tempêtes. Et il franchit de la sorte un espace de dix années en ligne droite ! Et il arriva enfin au pied d’une chaîne de montagnes noires, au sommet invisible, qui s’étendaient de l’orient à l’occident. Et, en approchant de ces montagnes, son cheval se mit à hennir, en ralentissant son allure…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

… Et, en approchant de ces montagnes, son cheval se mit à hennir, en ralentissant son allure. Et aussitôt, de tous les points à la fois, accoururent, plus innombrables que les gouttes de pluie, des chevaux noirs qui vinrent flairer le cheval bleu de Hassân et se frotter à lui. Et Hassân fut effrayé de leur nombre, et eut peur qu’ils ne voulussent lui défendre le chemin ; mais il poursuivit sa route et arriva