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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/117

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les aventures de hassân al-bassri
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plus loin. Et tu devras alors te diriger tout seul à travers cette terre de camphre blanc. Et une fois que tu en seras sorti, tu arriveras en face des îles Wak-Wak. Et, là, Allah pourvoira ! »

Alors Hassân baisa de nouveau les mains du cheikh Père-des-Plumes, fit ses adieux aux autres sages en les remerciant de leurs bontés, et monta à califourchon sur les épaules de Dahnasch qui s’éleva avec lui dans les airs. Et l’éfrit le porta dans la région des nuages, et de là descendit avec lui sur la terre de camphre blanc, où il le laissa, puis il disparut.

Ainsi, ô Hassân, ô natif de Bassra, toi que jadis on admirait dans les souks de ta ville natale, et qui faisais s’envoler tous les cœurs et se pâmer de ta beauté ceux qui te regardaient, toi qui vécus si longtemps heureux au milieu des princesses, et qui suscitas dans leurs âmes tant de tendresse et tant de douleur, voici que, poussé par ton amour pour Splendeur, tu abordes, sur les ailes de l’éfrit, à cette terre de camphre blanc, ou tu vas éprouver ce que nul avant toi et nul après toi n’aura jamais éprouvé !

En effet, lorsque l’éfrit l’eut déposé sur cette terre, Hassân se mit à marcher droit devant lui, sur un sol brillant et parfumé. Et il marcha ainsi longtemps, et finit par distinguer au loin, au milieu d’une prairie, quelque chose qui ressemblait à une tente. Et il se dirigea de ce côté-là, et finit par arriver tout près de cette tente. Mais comme à ce moment il marchait dans un gazon très épais, il heurta du pied quelque chose qui y était caché ; et il regarda et vit que c’était un corps blanc comme une masse d’argent et grand comme une des colonnes de la cité