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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/122

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les mille nuits et une nuit

magique et de la touffe de poils ; mais, en le changeant d’habits, la fille du roi des géants, lui avait enlevé les objets précieux ; et il avait beau les réclamer par signes et par tous les gestes qu’on fait en arabe, elle ne comprenait point ce qu’il lui demandait, et croyait chaque fois qu’il demandait la copulation. Ce qui faisait que chaque fois qu’il demandait le tambour, c’était une copulation qui lui répondait, et chaque fois qu’il réclamait la touffe de poils, c’était une copulation qu’il lui fallait exécuter, tant et tant, en vérité, qu’il fut, au bout de quelques jours, dans un état à nul autre pareil, et qu’il n’osait plus faire un geste ni le moindre signe, de peur de voir la réponse en action de la terrible géante.

Tout cela ! Et la situation de Hassân ne changeait pas ; et il dépérissait et jaunissait dans sa cage, ne sachant plus à quel parti se résoudre, quand un jour la géante, après des caresses multipliées plus qu’à l’ordinaire, s’assoupit pendant qu’elle le tenait contre elle, et le laissa s’échapper. Et Hassân se précipita aussitôt vers le coffre où se trouvaient ses vieux effets, et il prit la touffe de barbe dont il brûla un des poils, en appelant, dans sa pensée, le cheikh Ali Père-des-Plumes. Et voici que…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et discrète, se tut.