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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/126

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les mille nuits et une nuit

Or, dès que ces guerrières eurent aperçu l’insolite Hassân debout sur le seuil de la cabane, elles arrêtèrent net leurs cavales bondissantes. Et toute la masse des sabots fit, en s’abattant, voler dans le ciel les galets du rivage, et s’enfonça dans le sable, profondément. Et les naseaux large ouverts des bêtes palpitantes frémissaient en même temps que les narines des guerrières adolescentes ; et les figures nues sous les casques aux visières hautes étaient belles comme des lunes ; et les croupes arrondies et pesantes se continuaient et se confondaient avec les croupes fauves des cavales. Et les longues chevelures, brunes, blondes, fauves et noires, se mêlaient, en ondoyant, aux grands crins des queues et des crinières. Et les têtes de métal et les cuirasses d’émeraude éclataient au soleil comme d’immenses joyaux, et flambaient sans se consumer.

Mais alors, du milieu de ce carré de lumière, s’avança une amazone plus haute que toutes les autres…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT SIXIÈME NUIT

Elle dit :

… Mais alors, du milieu de ce carré de lumière,