des museaux, vous étiez sourds, vous étiez blottis, vous étiez petits, vous étiez fendus, vous étiez sensibles, vous étiez des gouffres, vous étiez secs, vous étiez excellents, mais, certes ! vous n’étiez point comparables à l’histoire de Splendeur.
Aussi Hassân laissa-t-il passer toutes les adolescentes, et dit à la vieille Mère-des-Lances : « Ô ma maîtresse, par ta vie sur moi ! il n’y a pas une seule parmi toutes ces jeunes filles qui, de près ou de loin, ressemble à Splendeur ! » Et la vieille guerrière, étonnée, lui dit : « Alors, ô Hassân, il ne reste plus, après toutes celles que tu as vues, que les sept filles de notre roi ! Veuille donc m’apprendre à quelles marques je puis, à l’occasion, reconnaître ton épouse, et me la dépeins dans ce qu’elle a de particulier ! Et moi je garderai tout cela dans ma mémoire ! Et je te promets que, renseignée de la sorte, je ne manquerai pas de retrouver celle que tu désires ! » Et Hassân répondit : « Te la dépeindre, ô ma maîtresse, c’est mourir d’impuissance ; car nulle langue ne saurait en exprimer toutes les perfections. Mais je veux bien t’en donner la ressemblance approximativement. Elle a, ô ma maîtresse, un visage aussi blanc qu’un jour de bénédiction ; une taille si fine que le soleil n’en saurait allonger l’ombre sur le sol ; une chevelure noire et longue sur le dos comme la nuit sur le jour ; des seins qui trouent les étoffes les plus dures ; une langue comme celle des abeilles ; une salive comme l’eau de la fontaine Salsabil ; des yeux comme la source de Kausar ; une souplesse de rameau de jasmin ; des dents comme des grêlons ; un grain de beauté sur la joue droite et une