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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/134

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les mille nuits et une nuit

de notre puissant roi ! Quel leurre est le tien, et que ton audace est insensée ! Entre toi et elle, il y a la distance qu’il y a entre la terre et le ciel ! et si tu persistes dans ton vouloir, c’est à ta perte que tu te précipites ! Écoute-moi donc, Hassân ! Renonce à ce projet téméraire, et n’expose pas ton âme à la perdition…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Écoute-moi donc, Hassân ! Renonce à ce projet téméraire, et n’expose pas ton âme à la perdition ! » À ces mots de la vieille, Hassân fut tellement bouleversé qu’il tomba évanoui ; et, lorsqu’il revint à lui, il pleura si amèrement, que ses vêtements furent inondés de ses larmes, et, à la limite du désespoir, il s’écria : « Ainsi donc, ô ma secourable tante, il faut que je m’en retourne désespéré, après être venu si loin, et au moment où je suis prêt à atteindre le but ! Comment, après l’assurance que tu m’en avais donnée, aurais-je pu douter du succès de mon entreprise et de la portée de ta puissance ? N’est-ce point toi-même qui commandes en chef aux troupes des Sept Îles, et à qui aucune entreprise de ce genre