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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/148

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les mille nuits et une nuit

d’oiseaux d’or dont les yeux, le bec, et les ongles étaient des rubis et des émeraudes ; et, lourde de parures et de pierreries, elle était assise sur le trône, dans la salle des audiences. Et devant elle se tenait Hassân debout ; et à sa droite étaient rangées des jeunes filles avec les épées nues ; et à sa gauche d’autres jeunes filles tenaient les longues lances pointues.

Ce fut à ce moment qu’arriva la Mère-des-Lances avec les six princesses. Et elle demanda l’audience, et, sur l’ordre de la reine, elle introduisit d’abord la plus âgée qui s’appelait Noblesse-de-la-Race. Elle était vêtue d’une robe de soie bleue, et elle était encore plus belle que Nour Al-Houda. Et elle s’avança jusqu’au trône, et baisa la main de sa sœur qui se leva en son honneur et l’embrassa et la fit asseoir à côté d’elle. Puis elle se tourna vers Hassân et lui dit : « Dis-moi, ô adamite, est-ce celle-ci ton épouse ? » Et Hassân répondit : « Par Allah, ô ma maîtresse, celle-ci est merveilleuse et belle comme la lune à son lever ; elle a une chevelure de charbon, des joues délicates, une bouche souriante, des seins debout, des jointures fines et des extrémités exquises ; et, pour la célébrer en vers, je dirai :

« Elle s’avance vêtue de bleu, et telle qu’on la croirait un morceau détaché de l’azur des cieux.

Sur ses lèvres elle porte une ruche de miel, sur ses joues un parterre de roses, et sur son corps des corolles de jasmin.

À voir sa taille droite et fine et sa croupe monumentale, on la prendrait pour un roseau enfoncé dans un monticule de sable mouvant !