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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/147

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les aventures de hassân al-bassri
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sortes de motifs d’être peu satisfaite de ma conduite. Mais ne crains rien, ô père mien ! Et n’oublie pas qu’il y a quelque temps, lorsque j’avais fait un voyage au loin avec mes compagnes, tu m’avais cru perdue pour toujours, et tu avais pris mon deuil. Et pourtant je te suis revenue sans encombre et en bonne santé ! De même cette fois, je m’absenterai tout au plus un mois, au bout duquel je te reviendrai, si Allah veut ! D’ailleurs, si c’était pour m’éloigner de notre royaume, je comprendrais ton émoi ; mais ici, dans nos îles, quel ennemi pourrais-je redouter ? Qui pourrait arriver jusqu’aux îles Wak-Wak, après avoir traversé la Montagne-des-Nuages, les Montagnes Bleues, les Montagnes Noires, les Sept Vallées, les Sept Mers et la Terre de Camphre blanc, sans perdre mille fois son âme en route ? Chasse donc toute inquiétude de ton esprit, ô mon père, rafraîchis tes yeux et rassure ton cœur ! »

Lorsque le roi des genn entendit ces paroles de sa fille, il voulut bien consentir à la laisser partir, mais bien à regret, et en lui faisant promettre de ne rester que quelques jours auprès de sa sœur. Et il lui donna une escorte de mille amazones, et l’embrassa avec tendresse. Et Splendeur prit congé de lui, et, après être allée embrasser, dans l’endroit où ils étaient en sûreté, ses deux enfants dont personne ne soupçonnait l’existence, vu que, dès son arrivée, elle les avait confiés à deux de ses esclaves dévouées, elle suivit la vieille et ses sœurs dans l’île où régnait Nour Al-Houda.

Or, pour recevoir ses sœurs, Nour Al-Houda s’était habillée d’une robe de soie rouge ornementée